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   Musique  et  société

Michel Faure
Son regard sur l'Histoire sociale de la Musique

classicisme

 

Au temps de l'antiquité romaine, le terme de classe ne recouvre qu'une réalité d'ordre social. Avec la Renaissance, l'école et la pédagogie s'emparent de cette notion. Dès lors, certaines œuvres jugées plus que d'autres propices à la bonne formation des élèves deviennent classiques. L'université napoléonienne qualifie de classiques nos écrivains du siècle de Louis XIV. À partir de 1850, les œuvres et le style de Haydn, de Mozart, puis de Bach se voient attribués ce label d'exemplarité pédagogico-esthétique. Parallèlement, la bataille fait rage d'abord entre classicisme et baroque ou rococo, le premier étant ici l'allié des Lumières ; puis entre classiques et romantiques, les premiers étant assimilés aux partisans de l'Ancien régime, leurs adversaires aux révolutionnaires, sinon aux anarchistes. Ordre contre fantaisie, sens de l'universel contre lyrisme personnel, intemporalité contre inscription dans le temps et l'espace, économie et clarté de la langue contre luxuriance des mots et des connotations, primat de la raison contre primat de la sensibilité.

Affaire de tempérament personnel, mais aussi de culture, d'idéologie, de pays, de religions, d'époque…