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   Musique  et  société

Michel Faure
Son regard sur l'Histoire sociale de la Musique

beauté

 

Voltaire l'avait déjà remarqué : le beau, pour le crapaud, c'est la crapaude. Rien de plus difficile à dire pourquoi une musique est belle, et rien n'est plus aléatoire que les critères esthétiques. L'évolution du goût est une affaire de sensibilité sociale. Il y a gros à parier qu'elle induit une évolution des capacités auditives des individus, à coup sûr un changement des esprits qui en viennent à percevoir ceci plutôt que cela, à préférer tel son à tel autre. Pour être plus au clair, il faudrait savoir quels liens entretient l'histoire générale avec ces sensibilités. Nul doute que la révolution des transports n'ait ouvert nos oreilles aux musiques extra-européennes. Nul doute également, y compris dans nos pays, que l'extension géographique et la sophistication croissantes du milieu technique aux dépens du milieu naturel, selon la distinction faite par Friedman, n'aient modifié et ne continuent de modifier grandement notre oreille.