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   Musique  et  société

Michel Faure
Son regard sur l'Histoire sociale de la Musique

 

c) le 3e mouvement d'un concerto classique est généralement rapide et gai, fréquemment de style rondo. À la fin des concertos de Mozart, il y aurait donc, si vous acceptez mon hypothèse, le symbole musical du troisième Ordre social de l'Ancien régime. Donc, après les mouvements correspondants aux ordres privilégiés, au dernier rang de la triade hiérarchique, en queue de liste, le Tiers état : le peuple. Le rondo est gai, il est simple. On en retient facilement le refrain. Sa musique est bon enfant. Visiblement, le peuple s'amuse et danse, plus qu'il ne se révolte dans le meilleur des mondes aristocratiques.

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Voilà le début du concerto n° 15 (K. 450) qui date de 1784). Ses petits sauts 1,2,3-1,12,3-1,2,3,4,5,6,7,78... que séparent des demi-soupirs ont quelque chose d'enfantin. Et voici l'Allegro final du dernier des concertos de Mozart (n° 27, K. 595, 1791). Il gambade. Ses grandes enjambées n'ont aucun souci des bonnes manières. Comme le rondo précédent, il est physique, en bonne santé, joyeux. Il ne se prend pas la tête. Il respire à pleins poumons : voyez les silences qui le ponctuent.

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Et maintenant, analysons à notre façon

C) le concerto de Mozart en ut mineur (K 491)

Ce concerto est créé à Vienne le 24 mars 1786. Je l'ai dit. L'Europe est alors en plein bouleversement. La forme du concerto aussi.

a- Dans ce concerto n° 24, où est l'autorité de l'ordre de l'épée ? On nous annonce ut mineur. Or le motif initial - disons le thème A - commence en la bémol : Chopin se souviendra de cette sixte napolitaine au début de sa première Ballade. Et puis tout de suite, ces sauts de septièmes diminuées (en violet) ouvrent de criantes lézardes dans l'univers sonore.
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